Article “Construire, aménager et vivre avec les risques majeurs”

“Construire, aménager et vivre avec les risques majeurs” un article de Henry Gatibelza, Marc Nigita et José Pinel, formateurs des académies de Guadeloupe, d’Aix-Marseille et Nice.
Construire, aménager et vivre avec les risques majeurs

La Métropole d’Aix-Marseille-Provence, en première ligne face aux risques naturels, a fait de la
résilience territoriale une priorité incontournable. Avec son Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT)
englobant 92 communes et 2 millions d’habitants, la métropole s’engage dans une démarche
globale et durable pour protéger ses populations.
Exposée à divers risques majeurs, à l’exception du volcanisme et des avalanches, la métropole doit
faire face à des enjeux variés, notamment les inondations. Pour cela, le SCoT intègre des
prescriptions destinées à réduire l’exposition des populations et des constructions. Depuis 2018,
neuf Plans de Prévention des Risques (PPR) ont été approuvés, ciblant principalement le risque
d’inondation.
Au-delà des réglementations, il est important d’œuvrer pour instaurer une culture de la résilience
parmi les habitants. Cela implique de sensibiliser la population aux comportements à adopter avant,
pendant et après un événement majeur, afin de minimiser les impacts sur les vies humaines et les
biens matériels. La mobilisation citoyenne est essentielle dans cette dynamique.
En alliant une approche préventive dans l’aménagement du territoire, une organisation
opérationnelle renforcée et une implication active des citoyens, les territoires (métropoles et
campagnes) doivent pleinement intégrer des modèles en matière de résilience territoriale. Cette
démarche ambitieuse vise à faire de la sécurité et de la protection des populations une priorité
durable.

inondation

Par ailleurs, des exemples comme ceux de la Guadeloupe montrent qu’une approche parasismique va au-delà de techniques de construction adaptées. Elle nécessite une culture de prévention et de préparation qui inclut le choix de matériaux résistants et l’éducation de la population. La construction parasismique se concentre sur la protection des vies, évitant les effondrements, et s’assure que les bâtiments critiques, tels que les hôpitaux, respectent des normes strictes. Ce 15 septembre 2025, le séisme de magnitude de 5,3 dont l’épicentre a été localisé à 64 Km de Pointe-à-Pitre nous rappelle que ces préconisations nous incitent à mieux articuler la prévention et la résilience des bâtiments. Sans oublier le séisme de magnitude 6,7 qui a secoué le 27 octobre dernier au matin les Antilles (épicentre situé à environ 220 Km de la Guadeloupe).

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On sait par ailleurs que dans les Alpes Maritimes les bâtiments des centres de secours et d’incendie ont été audités pour leurs capacités à résister à des séismes. Sur le bâti scolaire, il y a l’exemple de Lambesc, ce fut le premier collège parasismique à être construit 70 ans après un tremblement de terre meurtrier. Les questions des « poches de survies », d’évacuation, de localisation, de mobiliers, d’élaboration architecturale, de proximité des hôpitaux/secours sont autant d’interrogations/thèmes à se poser pour la conception d’un établissement scolaire lors de sa construction ou bien de sa réhabilitation. Ces exemples cités sur la résilience des bâtiments face aux risques majeurs confortent l’idée d’élaborer des supports pédagogiques pour permettre la mise à niveau des connaissances dans le milieu des formateurs notamment pour mieux former l’ensemble de la communauté scolaire. Cela rappelle au mois d’octobre 2022, les rencontres nationales des formateurs IFFO-RME avec la cellule Bâti Scolaire du ministère de l’Education Nationale à Avignon. Pour une résilience effective, plusieurs points doivent être pris en compte : la connaissance des cartographies des risques majeurs, l’analyse des points faibles de chaque commune, et l’intégration de notions de résilience dans les politiques publiques.

L’aménagement du territoire s’inscrit dans une économie de la résilience qui doit rendre moins vulnérable nos bâtiments, nos villes et villages pour le bien de la population. C’est ainsi qu’une approche urbanistique, bâtimentaire, prenant en compte l’aménagement du territoire, s’avère indispensable pour mieux construire, aménager et vivre avec les risques majeurs. Cela illustre qu’il s’agit d’un projet de société qui allie sécurité, innovation et conscience collective notamment dans un contexte où le dérèglement climatique accentue l’intensité de certains risques majeurs. Avec une combinaison pédagogique et vulgarisée : Former, sensibiliser les acteurs de l’enseignement et des collectivités publiques, qu’ils soient responsables d’établissements scolaires, enseignants, élèves, parents d’élèves, élus, gestionnaires ou investisseurs, est fondamental dans cette démarche.

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Nous avons eu l’occasion d’aborder ces sujets qui rentrent dans le thème de « Territoires en mutation : L’éducation aux risques majeurs comme levier de résilience » lors des rencontres nationales des formateurs de l’IFFO-RME à Évian-Les-Bains (17-20 Octobre 2025). Un groupe de travail reliant bâti et risques majeurs (notamment sur le bâti scolaire) a été constitué durant ces rencontres fixant des objectifs pédagogiques concernant la formation initiale des formateurs de l’IFFO-RME et des gestionnaires /décideurs des collectivités publiques.

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